« Soutenez-les, ne les opposez pas » : Molare dénonce la culture des rivalités entre artistes et appelle à l’unité autour de Didi B et Himra
Abidjan, juin 2025 – Présent sur le plateau de l’émission Friday Show diffusée sur Life TV, l’artiste et producteur Molare, figure emblématique du coupé-décalé et acteur majeur de l’industrie musicale ivoirienne, a pris la parole pour dénoncer une habitude bien ancrée dans le paysage culturel ivoirien : celle de systématiquement opposer les artistes. Cette fois, sa sortie vise à défendre les deux poids lourds actuels du rap ivoirien, Didi B et Himra, fréquemment comparés et opposés sur les réseaux sociaux comme dans les médias.
🗣️ « Arrêtez de confronter ces deux jeunes-là »
Dans un ton à la fois paternaliste et ferme, Molare a tenu à recadrer le débat :
« Je veux résumer ici pour dire aux Ivoiriens : vous avez passé des années à confronter tout le monde. Arrêtez de confronter ces deux jeunes-là. Je sais que vous confrontez Didi B et Himra, mais vous ne devez pas les opposer, vous devez les encourager. »
Pour lui, ces rivalités alimentées artificiellement n’apportent rien de constructif, ni à la carrière des artistes, ni à l’évolution de la musique ivoirienne. Au contraire, elles divisent, créent des camps inutiles, et détournent l’attention du public des vraies batailles à mener.
🔁 Une répétition de l’histoire : Douk Saga vs Molare, Arafat vs Debordo…
Molare ne parle pas dans le vide. Lui-même a été victime de ces confrontations médiatisées au début des années 2000, lorsque le public avait tenté de le dresser contre feu Douk Saga, cofondateur du coupé-décalé. Plus tard, les mêmes schémas se sont reproduits avec DJ Arafat et Debordo Leekunfa, deux figures majeures souvent mises en opposition malgré des parcours complémentaires.
« Chaque année, vous trouvez quelqu’un à opposer à un autre, pensant que c’est du buzz. Ce n’est pas du buzz, vous êtes en train de créer une culture de la division entre les artistes », a-t-il averti.
Le vrai combat est ailleurs : faire rayonner le Rap Ivoire à l’international
Molare a également recentré le débat sur l’objectif principal : l’internationalisation de la musique ivoirienne. Pour lui, les rivalités internes sont une distraction qui retarde l’unité nécessaire à la conquête des grandes scènes internationales.
« Le vrai challenge est à l’extérieur, ce n’est pas dans notre pays. »
Didi B et Himra, deux artistes talentueux qui accumulent des millions d’écoutes sur les plateformes numériques, sont les têtes d’affiche d’une génération nouvelle, celle du Rap Ivoire 2.0. Ils disposent tous deux d’un potentiel d’exportation énorme, mais ce potentiel ne pourra être exploité pleinement que si le public les soutient ensemble, et non en opposition.
🤝 Une industrie plus forte par l’unité
L’intervention de Molare sonne comme un appel à la maturité culturelle, tant pour les fans que pour les acteurs de l’industrie. Il s’agit désormais de construire une nouvelle dynamique, centrée sur la collaboration, la complémentarité et le soutien mutuel.
« Ce que vous devez faire, c’est vous mobiliser et les soutenir », a-t-il conclu.
Ce message fait écho à un constat partagé dans plusieurs autres pays africains : la musique devient un levier de soft power, mais pour cela, il faut que les artistes bénéficient d’un écosystème stable, fédérateur et stratégiquement structuré. Ce que Molare demande, c’est un changement de culture chez les fans, les médias, les promoteurs et les créateurs de contenu : moins de clashs, plus de construction.
💡 Vers un nouveau paradigme pour la musique ivoirienne ?
L’ère des rivalités stériles semble toucher à sa fin. Du moins, si la voix de Molare est entendue. Didi B, avec son rap fusionné à des sonorités urbaines et locales, et Himra, avec son esthétique visuelle forte et ses textes percutants, représentent deux facettes complémentaires d’une même ambition : porter haut les couleurs de la Côte d’Ivoire sur les scènes internationales.
L’heure est donc venue, non plus de choisir un camp, mais de soutenir tous ceux qui portent haut la voix de la jeunesse ivoirienne.
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