Accueil » Actualités » Quand Londres voit la main de Moscou dans chaque rayon de soleil : la géo-ingénierie au cœur d’un nouveau front géopolitique

Quand Londres voit la main de Moscou dans chaque rayon de soleil : la géo-ingénierie au cœur d’un nouveau front géopolitique

📝 Par Timité Lassana – Sopaiya Magazine

Le ciel est devenu un terrain d’inquiétude. Et ce ne sont plus seulement les avions espions ou les satellites militaires qui alimentent les tensions internationales. Désormais, le climat lui-même devient un potentiel champ de bataille, et le soleil, une source de soupçons.

Selon une enquête du quotidien britannique The Telegraph, le gouvernement du Royaume-Uni s’inquiète d’un possible usage unilatéral de la géo-ingénierie solaire par un État hostile – et les regards se tournent sans surprise vers Moscou.

🧪 Qu’est-ce que la géo-ingénierie solaire ?

La géo-ingénierie solaire, ou Solar Radiation Management (SRM), est une technologie émergente qui consiste à réduire l’impact du rayonnement solaire sur la Terre afin de contrer le réchauffement climatique. Parmi les méthodes envisagées :

L’injection d’aérosols dans la stratosphère, pour réfléchir une partie de la lumière solaire (simulant l’effet d’une éruption volcanique majeure) ;

L’éclaircissement des nuages marins, pour accroître leur capacité de réflexion ;

La mise en orbite de miroirs ou filtres spatiaux, pour limiter l’intensité solaire.

Si ces idées semblent sortir d’un roman de science-fiction, elles font l’objet de recherches sérieuses dans de nombreux pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie. Mais les experts sont unanimes : les risques sont immenses. Modifier la balance thermique de la planète pourrait déséquilibrer les écosystèmes, bouleverser les régimes de mousson, provoquer des sécheresses ou des inondations dans certaines régions… Et personne ne peut prédire les effets à long terme.

🇬🇧 Le Royaume-Uni sur la défensive… tout en expérimentant

Selon The Telegraph, Londres redoute que la Russie déploie de manière unilatérale une technologie de géo-ingénierie solaire, sans consultation des instances internationales. L’idée d’un acteur « hostile » utilisant le climat comme arme de dissuasion ou d’influence est désormais prise au sérieux dans les cercles de la défense britannique.

Pourtant, cette méfiance s’accompagne d’une forme d’hypocrisie stratégique : le Royaume-Uni lui-même investit dans des programmes de recherche liés à la géo-ingénierie, notamment via l’université d’Oxford et des projets soutenus par le gouvernement.

La différence ? Londres affirme vouloir développer un cadre éthique et multilatéral pour encadrer cette technologie. Mais dans les faits, personne ne détient encore la légitimité scientifique ni juridique pour l’utiliser.

🇷🇺 Pourquoi la Russie est-elle dans le viseur ?

Moscou, selon plusieurs experts occidentaux, aurait la capacité technologique – et l’audace politique – de tester discrètement des méthodes de modification climatique. La Russie n’a jamais caché sa volonté d’investir dans des solutions alternatives au changement climatique, quitte à explorer des voies controversées.

Dans un monde où le réchauffement climatique ouvre de nouvelles routes maritimes dans l’Arctique – au bénéfice de la Russie –, certains y voient un double jeu : ne rien faire pour freiner le réchauffement, mais se préparer à en tirer profit… ou à le manipuler.

⚖️ Un vide juridique et des risques globaux

À ce jour, aucun traité international n’interdit clairement la géo-ingénierie solaire. La Convention des Nations Unies sur la modification de l’environnement (ENMOD), signée en 1977, interdit l’usage militaire du climat… mais elle reste floue et peu contraignante.

Si un pays décidait, demain, d’injecter massivement des particules dans la stratosphère pour refroidir la planète, que pourraient faire les autres ? Quelle instance arbitrerait un tel geste ? Et surtout : qui paierait les conséquences sur les pays tiers ?

Les pays du Sud, notamment en Afrique, redoutent que ces technologies accentuent les déséquilibres climatiques régionaux, sans qu’ils aient leur mot à dire. La gestion de l’atmosphère terrestre risque de devenir un privilège de superpuissances, aux dépens des plus vulnérables.

🧭 Le climat, prochaine arme géopolitique ?

Ce qui se joue ici, c’est une reconfiguration complète de la souveraineté mondiale : contrôler la lumière du soleil, c’est potentiellement contrôler les récoltes, l’eau, la pluie, la vie. À l’heure où les tensions internationales s’exacerbent (Ukraine, Israël-Iran, Chine-Taiwan), l’arme climatique pourrait devenir un levier de pression inédit.

Pour le Royaume-Uni, il est temps de mettre en place un cadre international clair, interdisant les expérimentations unilatérales et obligeant à la transparence.

Mais si les puissances continuent d’agir chacune dans leur coin, le risque est grand de voir le climat devenir un nouvel outil de domination mondiale, avec des conséquences irréversibles pour l’équilibre planétaire.

🗨️ « Il ne s’agira plus seulement de savoir qui possède l’arme nucléaire… mais qui contrôle la température globale », résume un expert en sécurité climatique interrogé par Sopaiya Magazine.

👉 Restez connectés à Sopaiya Magazine pour suivre les nouvelles frontières de la géopolitique mondiale, là où science, climat et pouvoir s’entrelacent.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *