Accueil » Actualités » Or malien : Bamako lance la construction de sa première grande raffinerie, avec l’appui de la Russie

Or malien : Bamako lance la construction de sa première grande raffinerie, avec l’appui de la Russie

📝 Par Timité Lassana – Sopaiya Magazine

Le Mali franchit un tournant historique dans la maîtrise de ses ressources minières. Ce lundi 16 juin 2025, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a personnellement donné le coup d’envoi des travaux de la toute première grande raffinerie d’or du pays, située à Sénou, près de Bamako. Un événement symbolique à haute portée politique, économique et stratégique.

🔧 Un partenariat stratégique avec la Russie

Ce projet d’envergure est le fruit d’une coopération avec la société russe Yadran, partenaire technique et financier. Dans un contexte où les puissances occidentales multiplient les sanctions, le choix de la Russie comme principal allié dans ce domaine renforce l’axe Bamako-Moscou, déjà bien ancré dans les domaines militaire et énergétique.

Caractéristiques de la raffinerie :

💰 Capacité annuelle de traitement : 200 tonnes d’or.

Traite aussi bien l’or extrait au Mali que celui provenant d’autres pays africains.

👷🏾 Création de 500 emplois directs et 2.000 indirects.

🏭 Montée en puissance de l’industrie locale de transformation, pilier de la souveraineté économique nationale.

⛏️ Vers la transformation locale de la richesse minière

Jusqu’ici, la quasi-totalité de l’or malien était exportée à l’état brut, sans aucune valeur ajoutée sur place. En 2023, plus de 70 tonnes d’or ont quitté le pays, générant des recettes certes importantes, mais avec un manque à gagner énorme pour l’économie locale, notamment en matière de transformation, d’emplois et de fiscalité.

Avec cette raffinerie, le Mali brise enfin le cycle postcolonial de l’exportation brute, en s’inscrivant dans une logique de maîtrise de sa chaîne de valeur aurifère.

💬 Une ambition claire : souveraineté et autosuffisance

« Ce projet est une pierre angulaire dans la construction de notre souveraineté économique », a déclaré un proche collaborateur du chef de l’État malien, soulignant que le pays ne veut plus être simple réservoir de matières premières, mais acteur majeur du raffinage et de la valorisation locale.

Dans un Sahel en pleine recomposition géopolitique, la raffinerie de Sénou pourrait devenir un centre régional d’excellence, attirant l’or d’autres pays enclavés de la sous-région (Burkina Faso, Niger, Guinée).

⚖️ Entre rupture avec l’Occident et alliance pragmatique avec Moscou

Ce projet illustre également le réalignement stratégique du Mali sur la scène internationale. L’alliance avec la Russie, déjà visible dans le domaine de la sécurité avec l’arrivée de formateurs et d’équipements russes, s’étend désormais à l’économie réelle.

Loin des programmes d’ajustement structurel imposés par les institutions de Bretton Woods, Bamako trace une voie propre, axée sur la souveraineté, l’autonomie et la transformation nationale des ressources.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *