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HIMRA, le visionnaire du rap ivoirien : une déclaration prophétique devenue réalité

En 2019, alors que la scène rap ivoirienne cherchait encore ses marques dans un paysage largement influencé par les modèles français, un jeune artiste osait déjà sonner l’alarme. Ce rappeur, c’était HIMRA. Avec une lucidité déconcertante et un sens de la responsabilité artistique rare à son âge, il lançait un appel devenu depuis un manifeste générationnel :

🗣️ « Que ce soit à l’internat ou au Haut Niveau, la plupart des rappeurs ici s’inspirent toujours de Booba, Nekfeu, Damso, Niro, Ninho… À chaque nouveau rappeur français, vous volez le flow. »

🗣️ « Nous, on veut que la génération qui arrive s’inspire de J Haine, Himra, Bmuxx, KNB, Suspect, etc. »

À l’époque, ces mots ont pu sembler prétentieux à certains, dérangeants pour d’autres. Mais aujourd’hui, cinq ans plus tard, ils résonnent comme la prophétie fondatrice d’un mouvement. HIMRA ne dénonçait pas uniquement le mimétisme ambiant : il dessinait l’avenir, il appelait à une révolution stylistique et culturelle.

📌 L’époque des copies : une scène en quête d’identité

Il faut le reconnaître : pendant de longues années, le rap ivoirien, notamment celui des jeunes issus de milieux urbains, a évolué dans l’ombre du rap français. Flow calqué, instru trap à la Booba, storytelling à la Damso, gimmicks empruntés à Ninho… La créativité existait, mais elle s’effaçait souvent derrière l’imitation.

Pour HIMRA, ce n’était pas une fatalité. C’était un manque de repères locaux à valoriser, une absence de confiance en notre propre matière artistique. Sa déclaration en 2019, bien plus qu’un coup de gueule, était un appel à l’affirmation culturelle, une injonction à créer notre propre ADN musical.

🎙️ L’émergence d’une vraie école ivoirienne

Aujourd’hui, difficile de nier les fruits de cette prise de conscience. Une nouvelle vague s’est levée et a imposé une identité forte, urbaine, fièrement ivoirienne.
Des artistes comme J Haine, Bmuxx, KNB, Suspect 95, Himra lui-même, ou encore Black K, Widgunz, Andy S, Meryl’s et bien d’autres, ne cherchent plus à faire « comme en France ».
Ils font à l’ivoirienne, et le monde commence à écouter.

Les codes sont posés :

Des lyrics ancrés dans le quotidien local,

Des slangs ivoiriens mis à l’honneur,

Des productions originales, souvent mêlées de coupé-décalé, de zouglou ou d’ambiances afro trap,

Un positionnement clair, sans complexe face aux scènes africaines ou occidentales.

Le plus impressionnant ? C’est désormais la France qui s’inspire de certains de ces artistes ivoiriens. Les algorithmes tournent, les tendances changent, et les rappeurs de Treichville, Cocody ou Abobo n’ont plus rien à envier à ceux de Sevran ou Marseille.

💬 HIMRA, catalyseur d’un sursaut

HIMRA n’a jamais eu besoin d’un discours marketing pour s’imposer. Il s’est toujours présenté comme un artisan du fond, de la vision, du son réfléchi.
Quand il parlait en 2019, c’était sans arrogance mais avec conviction. Et aujourd’hui, chaque nouveau hit ivoirien qui résonne avec une couleur locale, chaque jeune rappeur qui cite J Haine ou Suspect 95 comme influence, confirme que le message a été entendu.

En 2024 et 2025, HIMRA continue de performer, de s’imposer, mais surtout de rester fidèle à ce qu’il prêchait il y a 5 ans : l’originalité, l’audace, et la fierté d’être soi.

Conclusion : la prophétie réalisée

Le rap ivoirien n’est plus un reflet. C’est un miroir propre, un langage puissant, une identité sonore solide. Et dans cette révolution douce mais radicale, HIMRA restera comme celui qui, le premier, a dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas.

Son appel de 2019 était une mise en garde. En 2025, c’est devenu un repère, une base, une référence.

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