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POLITIQUE | Présidentielle 2025 : la lettre choc d’Ahoua Don Mello à Laurent Gbagbo

Abidjan, 29 juin 2025 – Sopaiya Magazine
À moins de quatre mois d’une élection présidentielle cruciale pour l’avenir de la Côte d’Ivoire, Ahoua Don Mello, cadre influent du PPACI et ancien ministre, a pris la plume pour interpeller Laurent Gbagbo dans une lettre politique forte et stratégique. Le ton est grave, l’analyse percutante, et la proposition finale audacieuse : il appelle le président Gbagbo à ne pas se contenter d’une candidature unique, mais à autoriser plusieurs candidatures issues du parti en prévision de l’éventuel rejet de sa propre candidature.

Une analyse géopolitique sans concession

Dès les premières lignes, Ahoua Don Mello inscrit l’échéance ivoirienne dans un contexte international qu’il estime favorable aux peuples du Sud. Il évoque le « basculement de l’Histoire de l’humanité », porté selon lui par l’essor des BRICS et le recul de l’Occident, présenté comme un empire déclinant. Dans ce schéma, la Côte d’Ivoire doit choisir son camp : « être un des wagons du monde en déclin ou rejoindre le train de l’Histoire nouvelle ». Le ton est donné : le scrutin de 2025 ne serait pas qu’un enjeu national, mais une décision civilisationnelle.

Un verdict dur contre le régime actuel

Dans sa lettre, Don Mello accuse le régime d’Alassane Ouattara d’avoir plongé le pays dans la dépendance et l’endettement, incapable de relever les défis sociaux de l’heure. Il dénonce une gouvernance confisquée par une minorité qui se nourrit de l’État comme d’un « butin de guerre », au détriment du peuple ivoirien et au service, selon lui, des intérêts occidentaux.

Plus grave encore, il estime que toute tentative d’empêcher une nouvelle candidature de Ouattara ou de son successeur est vaine : « Le Conseil Constitutionnel, clone de l’exécutif, ignorera le droit au profit de la volonté du pouvoir en place. » Pour lui, seule une victoire dans les urnes, avec un rapport de force clair et une stratégie de mobilisation rigoureuse, peut permettre de tourner la page.

Un appel à la stratégie, non à la colère

Mais Ahoua Don Mello sait que la frustration est grande, notamment face à la mise à l’écart de deux figures majeures de l’opposition : Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam. « La colère est légitime », écrit-il, mais elle ne doit pas conduire au boycott ou à l’abandon du combat. Ce serait, selon lui, « dérouler le tapis rouge à M. Ouattara » pour un quatrième mandat.

C’est dans ce contexte qu’il formule sa proposition centrale : autoriser deux ou trois cadres du PPACI à déposer, en plus de celle de Laurent Gbagbo, leur candidature, comme solution de repli stratégique si celle de Gbagbo est invalidée. Il s’agirait, non pas d’une trahison, mais d’une « candidature de précaution » pour maintenir le parti dans la course.

Une stratégie de survie politique

Pour Ahoua Don Mello, le risque est immense : répéter la politique de la chaise vide, comme en 2020, signifierait effacer le PPACI du jeu politique, laisser un boulevard au RHDP, et condamner le peuple à une autre décennie de souffrance. L’appel est donc clair : « Il faut éviter de vider le Parti de sa substance après les élections de 2025. »

Il va plus loin en appelant à une convention extraordinaire du PPACI pour choisir, parmi les candidatures validées, un candidat de consensus. Cette approche vise à déjouer la stratégie d’exclusion du régime, tout en préservant la cohésion du parti et l’adhésion populaire.

Une vision pour l’après-victoire

Dans la dernière partie de sa lettre, Don Mello imagine l’avenir. En cas de victoire de l’opposition, il propose une transition civile de deux ans ouverte à toute la classe politique et à la société civile. L’objectif : « rendre justice au peuple », réintégrer les leaders politiques exclus, et asseoir une démocratie durable, panafricaniste et souveraine dans un monde multipolaire.

Il s’agit d’une promesse de rupture avec le cycle des divisions et des exclusions, et d’un engagement envers un nouveau pacte national.

Une lettre lourde de sens

La lettre d’Ahoua Don Mello dépasse la simple stratégie électorale. Elle interroge le rôle de l’opposition ivoirienne, la place de la Côte d’Ivoire dans le monde, et les responsabilités historiques de ses leaders. Elle est aussi une mise en garde contre l’improvisation, la colère et la division.

Reste à savoir si Laurent Gbagbo donnera suite à cet appel, et si les autres acteurs de l’opposition seront prêts à dépasser les égos pour construire une véritable alternative.

✍🏽 Timité Lassana
📰 Sopaiya Magazine

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