Clash à haute tension : Debordo Leekunfa attaque Himra et qualifie sa musique de sorcellerie travaillée
Par Timité Lassana | Sopaiya Magazine
La scène urbaine ivoirienne connaît une nouvelle secousse. Cette fois, elle vient de l’un de ses piliers les plus tranchants : Debordo Leekunfa. L’artiste, connu pour ses prises de parole musclées et son franc-parler sans filtre, a lâché une déclaration explosive à l’encontre de Himra, le rappeur au style mystique et à la montée irrésistible dans les charts.
Au-delà du clash, c’est tout un débat sur les valeurs, les styles musicaux, les codes générationnels et même l’ésotérisme dans la musique qui est relancé.
Une attaque frontale et assumée
Dans sa déclaration, Debordo ne tourne pas autour du pot. Il qualifie sans détour la musique de Himra de « sorcellerie travaillée », évoquant des pratiques mystiques, des envoûtements et des contenus troublants.
🗣️ « Ta musique est bizarre, c’est de la sorcellerie travaillée, comme l’a dit Ariel Sheney. Franchement, on peut tout dire : Himra est nul. Sa musique marche peut-être, mais ce n’est pas parce qu’elle est bonne. C’est parce qu’elle est envoûtante, remplie de trucs bizarres, de maléfices. »
Dans un langage cru et direct, le chanteur fait clairement comprendre qu’à ses yeux, le succès phénoménal de Himra ne repose pas sur le talent artistique pur, mais sur des éléments occultes et hypnotiques. Il parle même de « zamou », référence populaire à des influences mystiques ou rituelles souterraines dans certaines pratiques artistiques.
⚡ Le paradoxe Debordo : le respect au cœur du clash
Si le ton général est incendiaire, Debordo introduit tout de même une nuance, saluant la loyauté de Himra envers Suspect 95, un autre poids lourd du rap ivoirien. Cette loyauté, dit-il, mérite d’être respectée, même au cœur de l’animosité :
🎙️ « Même si je ne t’aime pas aujourd’hui, demain, ni après-demain, je reconnais cette valeur-là. Ta reconnaissance, ta loyauté envers Suspect 95, c’est respectable. »
Dans un milieu où les alliances sont souvent opportunistes et volatiles, Debordo met en lumière une qualité rare : la gratitude. Un point qui montre qu’au-delà du clash, il existe des repères que l’artiste ne renie pas.
🎭 Mise en scène ou guerre froide ? Didi B, Himra et les secrets du game
Debordo ne s’arrête pas là. Il glisse aussi une remarque subtile, mais lourde de sens, sur les supposées tensions entre Himra et Didi B, qui agitent régulièrement la toile.
🔎 « On sait que toi et Didi B, vous faites semblant de ne pas vous parler. Mais en vrai, c’est des jeux d’esprit, des mises en scène pour animer le game. Je sais, on a fait ça moi et Arafat. »
La sortie semble faire écho aux rumeurs persistantes selon lesquelles certaines querelles dans le milieu musical ivoirien seraient fabriquées de toutes pièces pour faire le buzz, attirer les vues, et mobiliser les fans.
Lui-même ancien complice puis rival de DJ Arafat, Debordo parle en connaisseur du « game ». Il lève le voile sur une réalité bien connue des initiés : le spectacle ne se limite pas à la scène, il se joue aussi dans les clashs.
🧬 La fracture générationnelle : Zamou vs Paiya
L’une des phrases les plus intrigantes de sa sortie concerne son propre fils, Zagba le Requin, qui aurait, selon lui, pris ses distances avec le style de Himra et ce qu’il considère comme une dérive mystico-urbaine :
👣 « Heureusement, mon fils Zagba a compris. Il a fui toutes ces foutaises. Il est resté dans son coin, il a relancé le mouvement « Paiya », et ça commence à prendre. Beaucoup de respect à la team Paiya. Force à vous ! »
À travers cette déclaration, Debordo oppose deux visions de la musique ivoirienne :
Le « Zamou-beat », porté par Himra, inspiré d’esthétiques sombres, spirituelles, ésotériques, où les clips, les codes visuels et même les flows semblent sortir d’un univers parallèle.
Le « Paiya », concept initié par Debordo lui-même, festif, accessible, enraciné dans la culture coupé-décalé traditionnelle, et que son fils tente de relancer.
C’est un choc de générations, de styles et de spiritualités artistiques.
🤔 Mais qui est vraiment Himra pour déranger autant ?
Depuis ses premiers morceaux, Himra bouscule les codes. Avec des clips visuellement puissants, des paroles profondes et parfois cryptiques, un univers marqué par des références à la solitude, aux ténèbres, à la douleur, il incarne une jeunesse ivoirienne en quête d’identité et d’intensité émotionnelle.
Certains le qualifient de visionnaire, d’autres de manipulateur sonore, mais une chose est sûre : il divise autant qu’il fascine.
Son succès actuel, entre streaming massifs, concerts bondés et reconnaissance internationale, agace certains anciens piliers du mouvement urbain, qui y voient un changement de paradigme.
🎙️ Et maintenant ?
La question qui brûle les lèvres : Himra répondra-t-il ? Le jeune rappeur est souvent silencieux face aux provocations, préférant laisser son art parler. Mais ce dernier coup porté par Debordo risque de réveiller les instincts guerriers du Zamouman.
Et si ce clash n’était que le début d’un été très chaud dans le paysage musical ivoirien ?
📌 À retenir :
Debordo Leekunfa déclare que la musique de Himra est « de la sorcellerie travaillée »
Il affirme que le succès de Himra repose sur le mystique, et non sur le talent
Il reconnaît cependant la loyauté de Himra envers Suspect 95
Il accuse Himra et Didi B de mettre en scène leurs disputes
Il encourage le retour du mouvement Paiya via son fils Zagba le Requin
💬 Réagissez avec nous :
👉 Est-ce que la musique d’Himra vous envoûte ? Ou vous dérange ?
👉 Le clash Debordo–Himra est-il une réalité ou un théâtre du showbiz ?
👉 Le Zamou et le Paiya peuvent-ils cohabiter dans le paysage musical ivoirien ?
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