Nigeria : Aux funérailles de Muhammadu Buhari, son épouse Aisha implore le pardon du peuple nigérian
Sopaiya Magazine – Par Timité Lassana
Ce mardi 15 juillet 2025 à Daura, dans l’État de Katsina, le Nigeria a dit adieu à l’un de ses dirigeants les plus emblématiques de l’ère contemporaine : Muhammadu Buhari. Décédé le 13 juillet à Londres à l’âge de 82 ans, l’ancien chef d’État laisse derrière lui un héritage contrasté, mêlé d’espoir, de controverses et de silences pesants.
Mais c’est un moment particulièrement bouleversant, empreint d’humanité et de foi, qui a marqué la cérémonie d’inhumation. Ce moment, c’est le discours de sa veuve, Aisha Buhari, qui s’est exprimée avec une sincérité désarmante. Devant la nation, la Première Dame a livré une parole rare : une demande de pardon. Pas pour elle-même, mais au nom de son défunt époux.
💬 « Il m’a demandé de supplier les Nigérians de lui pardonner… »
« Depuis qu’il a quitté ses fonctions, il me répétait souvent que s’il venait à mourir avant moi, je devrais demander aux Nigérians de bien vouloir lui pardonner les torts qu’il aurait pu commettre durant son mandat, » a déclaré Aisha Buhari, la voix tremblante, mais digne.
« Il me rappelait toujours qu’il n’était qu’un être humain, capable aussi bien de bonnes actions que d’erreurs. C’est pourquoi je suis ici aujourd’hui pour supplier tous les Nigérians de bien vouloir lui accorder leur pardon avant qu’il ne soit inhumé. » 🕊
Ce message, Aisha Buhari affirme l’avoir entendu à plusieurs reprises depuis que son mari avait quitté le pouvoir en mai 2023, au terme de ses deux mandats. Dans ses derniers instants, c’est cette demande qui revenait, comme un aveu ultime, comme une volonté de paix intérieure.
🏛️ Un bilan encore débattu, mais un message fort
Le passage de Muhammadu Buhari à la tête du Nigeria a profondément marqué le pays. Élu en 2015 sur des promesses de lutte contre la corruption et l’insécurité, son pouvoir a également été critiqué pour des atteintes aux libertés, une gestion controversée de l’économie, et des tensions communautaires exacerbées.
Mais dans ce moment solennel, le débat politique cède la place à l’humanité. Le dernier message d’un homme qui reconnaît humblement ses imperfections, et qui demande, à travers sa femme, le pardon de ceux qu’il a dirigés.
📸 Images poignantes et dignité nationale
La cérémonie d’adieu a rassemblé de nombreuses personnalités politiques, chefs traditionnels, membres du clergé et anonymes. Le président en exercice, Bola Ahmed Tinubu, était présent, tout comme plusieurs anciens chefs d’État africains venus saluer la mémoire d’un homme qui a traversé plus de 50 ans de vie publique, entre commandement militaire et pouvoir civil.
💡 Un geste rare dans les sphères du pouvoir africain
Dans les traditions politiques africaines, rares sont les leaders qui reconnaissent publiquement leurs fautes ou demandent pardon. Ce geste d’Aisha Buhari, inspiré par les dernières volontés de son mari, ouvre un précédent inédit : celui d’une humilité au sommet de l’État.
Il ne s’agit pas de réécrire l’histoire, mais de rappeler que les dirigeants aussi sont des hommes, avec leurs grandeurs et leurs faiblesses. Et qu’aucune grandeur ne vaut sans la conscience de ses erreurs.
✍🏽 Par Timité Lassana pour Sopaiya Magazine
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