Dans un contexte de réévaluation stratégique de la présence militaire américaine sur le continent africain, le lieutenant-général Dagvin R. M. Anderson s’apprête à succéder au général Michael Langley à la tête de l’AFRICOM (Commandement des États-Unis pour l’Afrique). Ce changement intervient alors que l’administration Trump étudie des options drastiques pour réduire ses engagements extérieurs, dont une possible fusion de l’AFRICOM avec l’EUCOM (Commandement pour l’Europe). Une relève militaire sous haute pressionLa nomination de Dagvin Anderson n’est pas anodine.
Ancien commandant des opérations spéciales en Afrique, ce militaire chevronné a une connaissance pointue du terrain africain. Il sera élevé au rang de général pour prendre ses nouvelles fonctions, ce qui témoigne de l’importance stratégique accordée à son poste, malgré les incertitudes budgétaires.Le général Michael Langley, qui avait marqué l’histoire en devenant le premier Afro-Américain à diriger un commandement militaire unifié américain, laisse derrière lui un héritage symbolique, mais également un commandement en pleine mutation.
Une réorganisation en débatSelon NBC News, le Pentagone envisage sérieusement de fusionner l’AFRICOM avec l’EUCOM, dans une logique de réduction des coûts. Une telle décision pourrait entraîner une perte d’autonomie opérationnelle pour les missions en Afrique, déjà fragilisées par le retrait de troupes dans certaines zones sensibles, notamment au Sahel.Fin mai, le général Langley avait lui-même confirmé que cette option avait été abordée avec des responsables africains. Il s’était toutefois montré prudent, mettant en avant la nécessité de préserver les partenariats régionaux établis depuis des années. Des enjeux cruciaux pour l’Afrique
L’AFRICOM joue un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme, le renforcement des armées locales, et le suivi géostratégique des rivalités grandissantes entre puissances étrangères en Afrique, notamment avec la Chine et la Russie. Un affaiblissement ou une dilution du commandement pourrait redessiner l’équilibre des forces sur le continent.Les pays partenaires, souvent dépendants du soutien logistique et du renseignement américain, observent avec inquiétude cette incertitude stratégique. Car derrière le débat budgétaire se cache une vraie question : les États-Unis sont-ils encore prêts à s’engager durablement en Afrique ?
Mot de la rédaction – Sopaiya MagazineLe départ du général Langley marque la fin d’une ère, tandis que l’arrivée de Dagvin R. M. Anderson ouvre un nouveau chapitre — peut-être le plus décisif — pour l’AFRICOM.Dans les prochaines semaines, les décisions prises à Washington pourraient redéfinir le rôle des États-Unis sur un continent en pleine effervescence. Sopaiya Magazine – L’info autrement.