Arthur Banga à NCI 360 : « Seul le Conseil constitutionnel peut décider de l’éligibilité d’un candidat »

Alors que les débats sur la présidentielle de 2025 s’intensifient en Côte d’Ivoire, la question de l’éligibilité d’Alassane Ouattara continue de susciter des prises de position. Sur le plateau de l’émission NCI 360, l’historien Arthur Banga a réaffirmé une vérité institutionnelle fondamentale : seul le Conseil constitutionnel est habilité à trancher cette question. Une déclaration qui vient calmer le tumulte politique, tout en relançant les réflexions sur l’État de droit en Côte d’Ivoire.
🏛️ Le rappel d’un principe fondamental
Lors de son passage à NCI 360, Arthur Banga n’a pas cherché à éviter les sujets brûlants. Sur la question sensible de l’éligibilité d’Alassane Ouattara à un nouveau mandat, l’universitaire a été catégorique :
« Le seul organe dans un pays apte à parler de l’éligibilité d’un candidat, c’est le Conseil constitutionnel. Le Conseil constitutionnel a tranché, Alassane Ouattara peut être candidat. »
Une déclaration simple mais puissante, qui rappelle une vérité souvent mise de côté dans les débats passionnés : dans toute démocratie régie par une Constitution, le droit prime sur l’opinion.
⚖️ Le Conseil constitutionnel, arbitre suprême
Pour Arthur Banga, il ne fait aucun doute que le respect des institutions républicaines doit être le socle de toute démocratie stable. Or, en matière d’élections présidentielles, la Constitution ivoirienne accorde au Conseil constitutionnel un pouvoir exclusif : celui de valider ou d’invalider les candidatures.
« Peu importe ce que chacun pense dans la rue, sur les plateaux télé ou sur Facebook. Si le Conseil constitutionnel valide une candidature, alors elle est légale. »
Cette approche institutionnelle tranche avec une certaine tendance ivoirienne à mener le débat politique sur le terrain de l’émotion, de la moralité subjective, ou du passé politique. Pour l’historien, c’est une erreur stratégique et une faille démocratique.
🗳️ Retour sur la polémique de 2020
Cette question d’éligibilité n’est pas nouvelle. En 2020, la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat avait déjà provoqué une crise politique majeure. Pour l’opposition, la Constitution ne permettait pas un troisième mandat. Mais pour le camp présidentiel, l’adoption de la nouvelle Constitution en 2016 avait remis les compteurs à zéro, rendant donc possible un « premier mandat de la Troisième République ».
Le Conseil constitutionnel avait donné raison à cette interprétation, autorisant la candidature de M. Ouattara. Ce fut un tournant juridique et politique, qui continue d’alimenter les controverses.
Aujourd’hui, en 2025, la même question ressurgit : le président Ouattara peut-il, oui ou non, se représenter ? Arthur Banga répond par le droit : « Oui, s’il le souhaite. La décision revient à lui en tant qu’acteur politique, mais la légalité de cette candidature, elle, a déjà été établie. »
🧠 Une leçon de culture démocratique
Au-delà du cas Ouattara, l’intervention d’Arthur Banga interpelle sur un enjeu plus vaste : l’éducation démocratique des citoyens et le respect des règles du jeu. En Côte d’Ivoire, où la défiance envers les institutions reste forte, ce type de discours est salutaire.
Il invite les Ivoiriens, notamment les jeunes, à comprendre que le débat démocratique ne peut se construire que sur la base des textes de loi, et non sur des ressentis ou des colères partisanes.
« On peut ne pas être d’accord avec la décision d’une institution, mais dans une République, on la respecte, ou bien on la conteste selon les voies légales. Pas dans la rue, pas par la rumeur. »
📌 2025 : entre passion politique et discipline républicaine
À mesure que l’élection présidentielle approche, les tensions vont s’exacerber. Mais les déclarations comme celles d’Arthur Banga rappellent une chose essentielle : le respect des règles démocratiques est le premier rempart contre la violence politique.
Que le président Ouattara soit candidat ou non, que l’on approuve ou pas cette candidature, le rôle des institutions, en particulier du Conseil constitutionnel, reste la pierre angulaire du processus électoral.
🔚 En somme, Arthur Banga nous livre une leçon de démocratie : dans un État de droit, le respect des institutions vaut plus que toutes les passions politiques.
✍🏾 Timité Lassana
Pour Sopaiya Magazine