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Blanchiment d’argent et financement du terrorisme : la Côte d’Ivoire placée sur la liste noire de l’Union européenne

📍 Bruxelles / Abidjan, le 10 juin 2025

C’est une décision qui fait l’effet d’une onde de choc. La Commission européenne a officiellement annoncé, ce mardi 10 juin 2025, l’inscription de la Côte d’Ivoire sur sa liste noire des pays considérés comme présentant un risque élevé en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.

❗ Une mesure qui cible quatre pays africains

Dans cette nouvelle mise à jour, quatre pays africains sont particulièrement visés : l’Algérie, l’Angola, le Kenya et la Côte d’Ivoire, aux côtés d’États comme le Liban, Monaco, le Laos, le Venezuela, la Namibie et le Népal. Ces pays sont désormais soumis à des mesures de vigilance accrue de la part des institutions financières opérant dans l’Union européenne.

Cette décision s’appuie sur les recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), un organisme intergouvernemental chargé de l’évaluation des dispositifs nationaux de lutte contre la criminalité financière. Depuis plusieurs mois, le GAFI avait déjà placé ces pays sous surveillance renforcée, alertant sur leurs « carences stratégiques » dans les mécanismes de lutte contre les flux financiers illicites.

🏦 Des conséquences immédiates sur les transactions financières

L’inclusion dans cette liste noire implique des contrôles renforcés sur toutes les transactions impliquant ces pays. Concrètement, les banques européennes, les compagnies d’assurance, les marchands d’art, et même les maisons d’enchères devront appliquer une diligence accrue lors des opérations impliquant des ressortissants ou des structures ivoiriennes.

Ces mesures risquent de ralentir les investissements, les transferts de fonds, et les opérations commerciales avec l’Europe, ce qui pourrait avoir un impact direct sur l’économie ivoirienne, notamment sur les secteurs bancaires, immobiliers, et industriels.

⚠️ Une alerte pour les autorités ivoiriennes

Si cette décision n’est pas encore entrée en vigueur — elle doit être approuvée par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne — elle envoie un signal fort. Pour la Côte d’Ivoire, qui ambitionne de se positionner comme un hub économique régional fiable, cette inclusion constitue un revers diplomatique et une alerte sérieuse.

Le gouvernement ivoirien devra intensifier ses efforts de conformité, en renforçant notamment :

Les dispositifs de lutte contre le blanchiment dans les secteurs sensibles (immobilier, orpaillage, transfert d’argent informel) ;

La transparence sur les bénéficiaires effectifs des entreprises ;

La coopération judiciaire et policière internationale contre les flux financiers suspects.

✅ Des pays retirés de la liste noire : un espoir pour l’avenir

À noter, toutefois, que cette liste évolue en fonction des réformes mises en œuvre. Parmi les pays retirés de la liste noire cette année figurent le Sénégal et l’Ouganda pour l’Afrique, ainsi que la Barbade, Gibraltar, la Jamaïque, le Panama, les Philippines et les Émirats arabes unis.

Ces retraits montrent qu’une sortie de liste est possible, à condition de s’engager fermement dans une dynamique de réforme.

📌 En résumé

La mise sur liste noire de la Côte d’Ivoire par l’Union européenne constitue une alerte sévère mais réversible. Elle doit être perçue comme une opportunité d’introspection institutionnelle et d’accélération des réformes financières, pour restaurer la confiance des partenaires internationaux et protéger l’intégrité de l’économie nationale.

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