Charles Blé Goudé brise le silence : « Je n’ai pas la force de me battre contre moi-même… »
Une parole forte pour calmer les passions et appeler à l’unité
Dans un climat politique encore marqué par les séquelles du passé, Charles Blé Goudé sort de son silence avec gravité et sincérité. Dans une déclaration poignante, empreinte de lucidité et de dignité, l’ancien leader de la jeunesse patriotique ivoirienne s’adresse à ses partisans, mais surtout à ceux qui, par leurs propos ou leurs attitudes, attisent la division entre lui et l’ex-président Laurent Gbagbo.
« Depuis ce week-end, le ton monte. On assiste à des injures qui prennent des allures de guerre ouverte entre partisans de Laurent Gbagbo et partisans de Charles Blé Goudé. Je refuse ce combat. Je n’ai pas la force de me battre contre moi-même. »
Par ces mots, Charles Blé Goudé pose un acte fort : un refus clair de la discorde. Il refuse l’opposition artificielle qu’on tente de construire entre lui et celui qu’il appelle toujours « le Président Laurent Gbagbo ». Un geste d’humilité, mais aussi de responsabilité politique.
Un vécu commun, une épreuve partagée
L’un des points saillants de sa déclaration concerne leur séjour commun à La Haye. Il rappelle que, contrairement aux rumeurs et spéculations relayées sur les réseaux sociaux ou dans certains cercles politiques, cette détention n’était pas un épisode anodin ni un moment de division, mais une traversée difficile et intime, partagée uniquement entre deux hommes :
« Dans cette prison de La Haye, ce n’était pas des vacances, mais bien une épreuve. Et nous n’étions que deux à la vivre de l’intérieur. Les autres, ce n’étaient que des visiteurs. »
En rappelant cela, Charles Blé Goudé cherche à recentrer le débat sur les faits, sur le vécu réel, loin des fantasmes et des reconstructions postérieures. Il invite à la décence, à la retenue et à l’humilité.
Un appel à la responsabilité collective
Au-delà de sa relation personnelle avec Laurent Gbagbo, Blé Goudé appelle à une conscience collective : celle de ne pas tomber dans le piège de la division, au moment où la Côte d’Ivoire a besoin de stabilité et de réconciliation.
« Ce jeu malsain ne profite qu’à nos adversaires, qui, bras croisés, nous regardent nous livrer en spectacle et nous ridiculiser publiquement. »
Ce message est limpide : pendant que les camps s’invectivent, les véritables enjeux – sociaux, économiques, politiques – sont mis de côté. Et ce sont les adversaires de la souveraineté africaine, les ennemis de la paix durable, qui se frottent les mains.
Un refus de l’irrespect et de la haine
Charles Blé Goudé insiste : aucune insulte contre Laurent Gbagbo ne sera tolérée en son nom. Il se dissocie fermement de tout propos irrespectueux, affirmant que cela va « à l’encontre de [ses] valeurs et de [ses] principes. » Une position claire qui tranche avec l’ambiguïté de certains discours politiques et prouve une fois de plus sa volonté de sortir du cycle conflictuel.
Vers une maturité politique nouvelle ?
Dans un paysage politique ivoirien encore polarisé, cette sortie de Charles Blé Goudé sonne comme un appel à la maturité. Elle redéfinit les contours de l’engagement politique : moins de culte de la personnalité, plus de respect, de mémoire partagée, et de vision pour l’avenir.
Il ne s’agit pas seulement d’une mise au point, mais d’un véritable acte politique, un geste de réconciliation interne, de fidélité à un combat mené côte à côte, et de lucidité face aux défis contemporains.
En conclusion, Charles Blé Goudé ne cherche pas la confrontation, mais le sens. Il ne répond pas à l’invective par l’invective, mais par un discours apaisé, empreint d’humanité et de profondeur politique. Dans un pays qui cherche encore ses repères après des années de crise, cette parole pourrait bien marquer un tournant.
Par la Rédaction de Sopaiya Magazine
