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Ghana – Cacao : Une hausse de 63% qui fait trembler Abidjan

Le Ghana vient de faire un choix fort. Historique. Audacieux. Un choix qui remet le planteur au centre du jeu.
Ce lundi 4 août 2025 à Accra, le ministre des Finances ghanéen, Cassiel Ato Forson, a annoncé une augmentation de 62,6 % du prix du cacao payé aux producteurs, faisant passer la tonne de 3 100 à 5 040 dollars. Une claque douce, mais brutale, pour tous les pays producteurs… et surtout pour la Côte d’Ivoire.

🗣️ « Les producteurs de cacao sont un pilier de notre économie. Le gouvernement s’engage à ce qu’ils bénéficient des progrès que nous réalisons », a martelé le ministre, devant une presse médusée.

🍫 Quand le Ghana fixe les règles

Le Ghana, deuxième producteur mondial, vient de frapper fort. Très fort. En annonçant non seulement un prix bord champ boosté, mais aussi la gratuité des fertilisants et intrants agricoles pour les producteurs, le pays place l’agriculteur au cœur de la politique économique.

C’est aussi la concrétisation d’une promesse électorale du président John Mahama : garantir 70 % du prix d’exportation (FOB) aux planteurs. Un engagement que beaucoup jugeaient utopique, et qui devient désormais réalité.

🇨🇮 Côte d’Ivoire : le silence devient assourdissant

Face à cette décision du Ghana, la Côte d’Ivoire est interpellée. Premier producteur mondial de cacao, elle rémunère actuellement ses producteurs à 2 200 FCFA/kg, soit environ 3 900 dollars/tonne. Avec les 5 040 $ garantis désormais au Ghana, le gap est de plus de 1 000 dollars par tonne.

Et pourtant, ce sont les mêmes réalités climatiques, les mêmes difficultés de transport, les mêmes efforts humains. Pourquoi donc le planteur ivoirien reste-t-il encore le parent pauvre de la chaîne de valeur ?

💬 La parole aux planteurs

À Soubré, Daloa, San Pedro ou encore dans l’Agneby-Tiassa, les réactions ne se sont pas fait attendre.

« Ce que le Ghana vient de faire, c’est ce que nous attendons depuis des années », confie Koffi Clément, producteur à Meagui.
« Si on nous payait comme ça ici, nos enfants n’iraient plus en ville pour être coursiers ou vigiles. »

⚖️ Deux visions du cacao africain

Ce moment marque une fracture. D’un côté, un Ghana qui parie sur la justice économique pour ses producteurs. De l’autre, une Côte d’Ivoire encore liée à des équilibres budgétaires complexes, mais où le débat sur la redistribution devient inévitable.

Car il ne s’agit plus d’un simple écart de prix. Il s’agit d’une vision politique, d’un choix de société.

L’heure des décisions

Alors que le monde du cacao entre dans une ère nouvelle, la balle est dans le camp ivoirien. Le Conseil Café-Cacao et les autorités économiques doivent désormais s’expliquer :

Quel sera le prix bord champ pour 2025–2026 ?

Quelles aides concrètes pour les intrants et les engrais ?

Comment rééquilibrer une filière où les producteurs, premiers travailleurs, restent les derniers servis ?

Les planteurs ivoiriens n’attendront pas éternellement.

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