Guerre en Ukraine : Poutine restitue 3 000 dépouilles ukrainiennes et relance les négociations après le 22 juin
Par Timité Lassana – Sopaiya Magazine
Dans une série de déclarations marquantes faites ce mercredi 18 juin 2025, le président russe Vladimir Poutine a multiplié les annonces autour du conflit russo-ukrainien, oscillant entre gestes humanitaires et volonté affichée de dialogue. Du retour massif de corps de soldats ukrainiens à la promesse de nouvelles négociations après le 22 juin, Poutine poursuit sa stratégie d’équilibre entre discours pacifiste et positionnement militaire.
🇷🇺 « 3 000 dépouilles ukrainiennes prêtes à être restituées »
C’est sans détour que le président russe a annoncé :
« La Russie est prête à remettre à Kiev les dépouilles de 3 000 militaires ukrainiens supplémentaires. »
Décrivant ce chiffre comme « tragique », il a insisté sur la dimension humanitaire de cette démarche, précisant que la Russie avait déjà restitué 6 000 corps de soldats ukrainiens depuis le début du conflit.
À titre de comparaison, Vladimir Poutine a souligné que l’Ukraine n’avait remis à la Russie que 57 corps de militaires russes, ce qui, selon lui, reflète une disproportion frappante dans la gestion des pertes humaines. Il a ainsi laissé entendre que Moscou, malgré la guerre, conserve un « respect des morts » que l’Ukraine n’appliquerait pas à égalité.
💬 Vers un nouveau round de négociations après le 22 juin
Dans un autre registre, Vladimir Poutine a confirmé la relance prochaine du dialogue entre les deux camps :
« Les groupes de travail russo-ukrainiens sont convenus d’un nouveau round de discussions après le 22 juin. »
Cette annonce intervient après les pourparlers tenus début juin à Istanbul, où la Russie avait présenté un mémorandum comportant ses exigences : reconnaissance des territoires annexés, neutralité militaire de l’Ukraine, retrait de certaines troupes ukrainiennes et levée progressive des sanctions. Ces négociations s’étaient déroulées dans un contexte de pressions diplomatiques croisées, notamment avec l’implication de la Chine et des pays africains comme facilitateurs indirects.
☮️ « Mettre fin au conflit dans les meilleurs délais, de préférence par des moyens pacifiques »
Poutine a également insisté sur la volonté russe de clore le conflit :
« Moscou souhaite mettre fin au conflit ukrainien dans les meilleurs délais, de préférence par des moyens pacifiques. »
Cette formule, que le Kremlin utilise depuis plusieurs mois, s’inscrit dans une stratégie de communication visant à présenter la Russie comme un acteur rationnel, ouvert au compromis — tout en gardant fermement le contrôle de l’agenda diplomatique. La mention des « meilleurs délais » s’interprète aussi comme une forme de pression sur l’Ukraine et ses alliés occidentaux, accusés par Moscou de « prolonger inutilement la guerre ».
⚖️ Analyse : diplomatie, guerre et image
Les déclarations du président russe ce 18 juin révèlent une double posture :
- Humanitaire : la mise en avant des corps restitués permet à la Russie de se donner une image de puissance responsable, respectueuse du droit international humanitaire, à défaut d’en être toujours observatrice en matière militaire.
- Diplomatique : Poutine agit comme s’il gardait la main sur l’agenda des négociations, annonçant à l’avance leur reprise, fixant les dates, et martelant sa disponibilité pour la paix.
- Stratégique : les chiffres (6 000 corps restitués, 57 russes récupérés) sont aussi un message implicite destiné à la population ukrainienne : « Vos morts vous reviennent, mais vous perdez bien plus que nous ».
En réalité, cette posture masque une guerre toujours aussi active sur le terrain, avec des bombardements réguliers dans les oblasts de Kharkiv, Zaporijia et Donetsk. La communication du Kremlin vise ainsi à contrebalancer les pertes matérielles et humaines par une surreprésentation diplomatique.
Réactions internationales attendues
La communauté internationale, notamment les pays non-alignés comme la Chine, le Brésil et plusieurs États africains, pourrait accueillir positivement cette reprise annoncée des pourparlers. Toutefois, les capitales occidentales restent sceptiques sur la sincérité de Moscou. Washington, Londres ou Paris pourraient y voir une manœuvre de diversion alors que l’offensive russe dans l’est de l’Ukraine se poursuit.
Kiev, de son côté, n’a pas encore officiellement réagi aux chiffres annoncés par le Kremlin ni à la perspective des négociations post-22 juin. Mais des sources proches du gouvernement ukrainien conditionnent toute reprise sérieuse des pourparlers au retrait russe de certaines zones frontalières.
📌 Conclusion
À travers ses déclarations du jour, Vladimir Poutine manie avec soin l’art de la communication politique : d’un côté la main tendue du diplomate, de l’autre les chiffres glaçants d’une guerre qui continue de broyer des milliers de vies. Reste à savoir si la reprise annoncée des négociations produira un quelconque changement réel… ou ne restera qu’un épisode supplémentaire dans le long feuilleton d’une guerre qui entre dans sa quatrième année.
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