Laurent Gbagbo remporte une victoire historique devant la Cour africaine des droits de l’homme, La juridiction d’Arusha ordonne à la Côte d’Ivoire de rétablir ses droits civiques et d’effacer sa condamnation pénale

Par Timité Lassana | Sopaiya MagazineArusha (Tanzanie), 26 juin 2025 – C’est une décision qui fera date dans l’histoire politique et juridique de la Côte d’Ivoire. La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (AfCHPR) a rendu un arrêt favorable à Laurent Gbagbo dans l’affaire qui l’opposait à l’État ivoirien concernant sa radiation de la liste électorale et sa condamnation par contumace à 20 ans de prison. La haute juridiction panafricaine a estimé que plusieurs droits fondamentaux de l’ancien chef d’État ont été violés, et a ordonné à la Côte d’Ivoire de réparer ces violations dans les meilleurs délais.📌 Un recours introduit en 2020 après sa radiation électoraleTout commence le 7 septembre 2020, lorsque Laurent Gbagbo saisit officiellement la Cour africaine après avoir été radié de la liste électorale le mois précédent. Une décision motivée par sa condamnation par contumace à 20 ans de prison pour le braquage de l’agence nationale de la BCEAO à Abidjan en 2011, alors qu’il était en détention à La Haye.L’ex-président dénonçait alors une procédure injuste, politisée, et une volonté manifeste de l’écarter de la vie politique ivoirienne. Le 25 août 2020, le Tribunal de première instance d’Abidjan confirmait sa radiation, au motif que la condamnation était définitive et justifiait l’exclusion du droit de vote.⚖️ Une décision très attendue de la Cour africaineDans son arrêt rendu le 26 juin 2025, la Cour africaine des droits de l’homme, basée à Arusha (Tanzanie), donne raison à Laurent Gbagbo. La Cour considère que ses droits ont été violés, notamment :Son droit à l’égalité devant la loi (article 3 de la Charte africaine),Son droit à un procès équitable (article 7),Son droit de participer librement à la direction des affaires publiques de son pays (article 13),Et le principe de non-discrimination fondée sur une condamnation pénale contestée.La Cour estime que l’État ivoirien n’a pas respecté les standards internationaux en matière de procédure judiciaire, et a pris des mesures restrictives sur la base d’une condamnation entachée de nombreuses irrégularités. En conséquence, elle ordonne à l’État de Côte d’Ivoire :D’annuler l’ordonnance de radiation de 2020,D’effacer la condamnation pénale de Laurent Gbagbo (jugement n°5200/2019),De publier la décision dans le journal officiel de la République,De restaurer pleinement ses droits civiques et politiques, y compris le droit d’être candidat.🇨🇮 Un tournant politique à quelques mois de la présidentielleCette décision tombe à un moment politiquement crucial. À quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, ce jugement pourrait réhabiliter entièrement Laurent Gbagbo, alors que les spéculations sur une possible candidature se multiplient.Si l’État ivoirien applique strictement les mesures ordonnées par la Cour africaine, rien ne s’oppose juridiquement à ce que Gbagbo retrouve sa place dans l’arène politique nationale, en tant qu’électeur, mais surtout en tant que potentiel candidat.Un camouflet pour les institutions ivoiriennes ?Le gouvernement ivoirien n’a pas comparu devant la Cour africaine pour se défendre, ni produit de mémoire, ce que le juge considère comme un défaut. Ce silence judiciaire peut être perçu comme une volonté de contester la compétence de la Cour, voire de minimiser la portée du recours, mais cela a conduit à une victoire juridique sans appel pour le requérant.Reste désormais à voir si l’État ivoirien appliquera effectivement les décisions rendues par Arusha, ou s’il tentera de gagner du temps dans un contexte électoral extrêmement tendu.💬 Gbagbo, de la Haye à Arusha : un long chemin vers la réhabilitationAcquitté par la Cour pénale internationale en 2019, puis rentré en Côte d’Ivoire en 2021, Laurent Gbagbo n’a jamais renoncé à son combat politique et juridique. La décision de la Cour africaine pourrait être perçue par ses partisans comme une confirmation de son statut de victime d’injustice politique, et une légitimation de ses ambitions futures.Dans une Afrique où le droit est souvent soumis à la politique, cet arrêt rappelle que la justice supranationale peut encore jouer un rôle de contre-pouvoir, à condition que ses décisions soient respectées.📝 En résumé :La Cour africaine donne raison à Gbagbo : ses droits ont été violés.La Côte d’Ivoire doit restaurer ses droits civiques et effacer sa condamnation.Cette décision ouvre la voie à une possible candidature en 2025.📌 À suivre sur Sopaiya Magazine : analyses politiques, réactions des partis, et les coulisses d’un retour peut-être imminent de Laurent Gbagbo dans la course présidentielle.🔗 Liens utiles :Site officiel : www.sopaiyamagazine.comEmploi : sopaiyaemploi.siteFacebook : Sopaiya MagazineX (Twitter) : Sopaiya MagazineYouTube : Sopaiya MagazineWhatsApp : +225 07 78 28 18 79