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L’OMC sous pression : Washington attaque Ngozi Okonjo-Iweala, la directrice nigériane se défend fermement

Genève | Juin 2025 – Nouveau front diplomatique ouvert entre Washington et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Selon le média américain Politico, l’administration Trump, revenue aux affaires en janvier dernier, remet en cause la gestion de l’organisation par la directrice générale, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala. Cette offensive ravive les tensions entre les États-Unis et le système commercial multilatéral, alors même que la planète tente de se stabiliser après plusieurs crises économiques mondiales.

⚖️ Une critique frontale de l’administration Trump

Selon les révélations de Politico, plusieurs hauts responsables de l’administration Trump estiment que la direction de l’OMC est « trop conciliante envers la Chine » et « inefficace » face aux déséquilibres commerciaux persistants. L’ancien président américain, redevenu locataire de la Maison Blanche en 2025, a fait de la remise en cause des institutions internationales un pilier de son retour politique.

Cette fois, la cible est clairement identifiée : Ngozi Okonjo-Iweala, première femme et première Africaine à diriger l’OMC. En poste depuis 2021, l’ancienne ministre des Finances du Nigeria et ex-directrice générale de la Banque mondiale est accusée de « manquer de fermeté face aux abus commerciaux », notamment de la Chine, selon certains responsables américains.

🗣️ Ngozi Okonjo-Iweala contre-attaque

Face aux critiques venues de Washington, la patronne de l’OMC ne se démonte pas. Dans un communiqué officiel diffusé ce jeudi depuis Genève, elle déclare :

« Je ne me laisserai pas intimider par des pressions politiques. Mon engagement reste total pour un commerce mondial équitable, basé sur des règles et une coopération multilatérale forte. »

Elle rappelle également que plusieurs réformes ont été entreprises depuis sa prise de fonction, notamment pour réactiver le mécanisme de règlement des différends, relancer les discussions sur la numérisation du commerce, et intégrer davantage les pays en développement dans les décisions stratégiques.

L’OMC à un moment charnière

Créée en 1995, l’OMC est aujourd’hui à un tournant de son histoire. Minée par les rivalités entre grandes puissances, affaiblie par les guerres commerciales, et critiquée pour sa lenteur décisionnelle, l’organisation peine à retrouver sa légitimité. La pression américaine pourrait conduire à un retrait partiel ou total de Washington si ses exigences ne sont pas prises en compte – un scénario qui rappellerait le blocage de l’organe d’appel opéré par les États-Unis entre 2019 et 2020.

Mais cette fois, la question prend une dimension symbolique et géopolitique forte, car elle cible une figure africaine d’envergure internationale, saluée dans le monde entier pour son professionnalisme et son intégrité.

🔎 Un enjeu bien plus vaste qu’un simple conflit de gouvernance

Derrière cette confrontation, se joue l’avenir du multilatéralisme économique. L’attaque contre Ngozi Okonjo-Iweala n’est pas seulement une critique de sa personne ou de son style de gestion. Elle traduit le rejet américain du modèle multilatéral tel qu’il existe, au profit d’un système fondé sur la puissance bilatérale et la domination stratégique.

Certains pays du Sud voient dans ces attaques une tentative de marginaliser une voix africaine au sommet d’une organisation mondiale. Des capitales comme Abuja, Addis-Abeba, Pretoria ou Dakar ont déjà exprimé leur soutien à la directrice générale, tout comme plusieurs chancelleries européennes.

🧭 Conclusion : La bataille pour l’avenir du commerce mondial est lancée

Alors que les échanges internationaux restent encore marqués par les séquelles de la pandémie, les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, et les déséquilibres Nord-Sud, l’OMC est plus nécessaire que jamais. Mais pour survivre, elle devra surmonter cette nouvelle tempête politique et affirmer son rôle de régulateur indépendant, au service de l’intérêt commun.

Ngozi Okonjo-Iweala tiendra-t-elle face à la pression américaine ?
L’OMC survivra-t-elle à une nouvelle offensive trumpienne ?

La réponse se jouera dans les prochains mois, entre Genève, Washington, Pékin… et les capitales africaines.

📰 Un article exclusif de Timite Lassana pour Sopaiya Magazine – Pour comprendre l’enjeu africain dans les grands débats mondiaux.

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