Miss CI 2025 : Pourquoi politiser une élection de beauté ?

Par Timité Lassana – Sopaiya Magazine
Le samedi 28 juin 2025, au Parc des Expositions d’Abidjan, la Côte d’Ivoire a découvert le visage de sa nouvelle ambassadrice de beauté : Fatima Koné, fraîchement couronnée Miss Côte d’Ivoire 2025. Étudiante brillante, élégante, posée, elle incarne une jeunesse féminine ivoirienne ambitieuse et déterminée. Mais à peine la couronne posée sur sa tête, un bruit de fond – devenu rapidement vacarme numérique – a envahi les réseaux sociaux.
Ce qui aurait dû être un moment de fierté nationale, d’unité autour de la beauté, de l’intelligence et de la grâce, a été rapidement terni par une vague de critiques, souvent orientées, parfois haineuses. En toile de fond : des accusations de favoritisme, d’agenda caché, de manipulation communautaire. La politique et l’ethnie, deux fantômes que la Côte d’Ivoire tente depuis des années d’exorciser, ont été une fois de plus convoqués.
Mais faut-il politiser une élection de beauté ? Pourquoi chercher à diviser là où l’on devrait célébrer ?
Une élection transformée en polémique : pourquoi ?
Dès l’annonce du résultat, des réactions fusent. Certaines constructives, d’autres passionnées, d’autres enfin, ouvertement hostiles. Très vite, les commentaires ne portent plus sur la performance des candidates, leur prestance, leur éloquence ou leur culture générale. Non. L’attention se déplace : on ausculte le nom, on commente la région, on évalue la « représentativité ethnique ». Et dans cet élan malsain, certains internautes insinuent que la victoire de Fatima Koné serait le fruit d’un « système », voire d’un calcul politique.
Une dérive inquiétante.
Il faut avoir le courage de le dire : ce débat est malhonnête, malsain, et dangereux pour la cohésion sociale.
📲 Les marchands de division : qui sont-ils vraiment ?
Ce phénomène n’est pas nouveau. Dès qu’un événement national mobilise l’attention – qu’il soit culturel, sportif ou politique – surgissent de nombreux « créateurs de contenus » autoproclamés, souvent plus intéressés par les vues et les likes que par la vérité.
Dans le cas de Miss CI 2025, plus de 80 % des vidéos, publications et commentaires enflammés sont l’œuvre de blogueurs opportunistes, de faux profils, de chaînes monétisées à la recherche de visibilité. Ces individus surfent sur les tensions communautaires comme on surfe sur une vague. Leur but ? Créer la division. Leur méthode ? L’émotion, la provocation, la désinformation. Leur profit ? L’argent.
Et pendant ce temps, la vérité recule. Le vivre-ensemble s’effrite. L’opinion publique se fragmente.
🧠 Un public manipulé : entre émotions et absence de recul
Ce qui est encore plus préoccupant, c’est que de nombreux internautes tombent dans le piège.
Sans vérifier, sans recouper, sans chercher à comprendre. Certains réagissent à chaud, sur la base d’un ressenti, ou parce qu’un influenceur a lâché une punchline bien tournée. Pourtant…
Ceux qui étaient présents dans la salle du Parc des Expositions peuvent en témoigner :
Oui, certains spectateurs ont été surpris du résultat. Oui, il y a eu des préférences différentes.
Mais ce débat n’a jamais été ethnique dans la salle. Des personnes du Nord comme du Sud, de l’Est comme de l’Ouest, ont eu des avis nuancés. Et c’est normal. Un concours de beauté comporte une part de subjectivité.
Le désaccord n’est pas un drame. C’est l’instrumentalisation du désaccord qui est dangereuse.
🤝 Une couronne pour toutes les filles de Côte d’Ivoire
Fatima Koné n’est pas la Miss d’un clan, d’un groupe ou d’une région. Elle est la Miss de toute la Côte d’Ivoire.
Ce titre, elle ne l’a pas volé. Elle a suivi le processus, elle a convaincu un jury, elle s’est illustrée sur plusieurs critères. Si certains pensent qu’une autre méritait davantage, c’est leur droit. Mais que ce débat se fasse dans le respect, avec des arguments, sans haine.
La Miss CI est un symbole.
Elle porte une image, un message, une responsabilité.
Elle doit être défendue, accompagnée, encouragée.
🇨🇮 L’unité ivoirienne ne doit pas se négocier
Il est temps que les Ivoiriens se regardent avec lucidité. Ce genre de polémique révèle un malaise plus profond : celui d’une nation encore fragile sur le plan identitaire, encore vulnérable à la division.
Mais nous devons grandir.
Nous devons sortir de cette posture de suspicion permanente.
Nous devons comprendre que tous les succès ne sont pas politiques, que tous les visages ne sont pas des symboles communautaires.
✊🏽 Conclusion : Restons lucides. Refusons la manipulation.
La beauté ne devrait jamais être un sujet de discorde. Elle devrait nous rassembler, nous inspirer, nous élever.
Fatima Koné mérite notre respect. Même si vous n’êtes pas d’accord avec le choix du jury, respectez l’institution, respectez les candidates, respectez l’unité du pays.
Ce débat sur l’origine de la Miss est infondé, injuste, inutile.
Il est le reflet de ce que la Côte d’Ivoire doit désormais dépasser.
Un vrai Ivoirien ne tombe pas dans ce piège.
À bon entendeur, salut.
✍🏾 Timité Lassana – Sopaiya Magazine
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