Nucléaire iranien : à Genève, l’Europe appelle au dialogue, Téhéran reste ferme
Les discussions sur le nucléaire iranien ont repris à Genève ce jeudi 19 juin 2025, dans un climat tendu mais empreint de prudence diplomatique. L’Union européenne, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Iran ont exposé leurs positions respectives lors de cette nouvelle phase de négociations destinée à sortir de l’impasse qui dure depuis plusieurs mois.
🇪🇺 L’Union européenne : maintenir le canal diplomatique ouvert
Dans un ton mesuré, les représentants de l’Union européenne ont salué la volonté de dialogue exprimée par l’Iran, tout en insistant sur la nécessité d’élargir les discussions au-delà du seul dossier nucléaire.
« Nous avons convenu de poursuivre des discussions ouvertes avec l’Iran et d’aborder d’autres sujets que le nucléaire », a déclaré un porte-parole de la délégation européenne.
Une manière d’introduire d’autres préoccupations, notamment les droits humains, le rôle régional de Téhéran, et sa coopération avec Moscou.
🇫🇷 France : soutien au dialogue, mais fermeté sur les dérives iraniennes
La France a été plus directe dans sa prise de position, dénonçant sans détour plusieurs actions de l’Iran :
« Le soutien de l’Iran aux groupes terroristes, son soutien à la Russie via des drones et les prisonniers occidentaux nous posent problème », a affirmé la délégation française.
Paris encourage toutefois une issue négociée et exclut toute solution militaire :
« Il n’existe pas de solution militaire au problème nucléaire iranien. Nous attendons de l’Iran qu’il soit prêt au dialogue, y compris avec les États-Unis. »
Un appel clair à une reprise du canal direct entre Washington et Téhéran, gelé depuis l’échec du retour à l’accord JCPOA (2015).
🇬🇧 Royaume-Uni : détermination à poursuivre les pourparlers
Londres, quant à elle, s’est positionnée comme un acteur de la continuité :
« Nous sommes déterminés à poursuivre les négociations en cours avec l’Iran », a simplement indiqué le représentant britannique, sans commentaire incisif sur les actions iraniennes.
Une posture classique, mais importante pour préserver l’unité du bloc européen dans ces pourparlers.
🇩🇪 Allemagne : un appel aux États-Unis
La voix allemande s’est fait entendre pour plaider l’implication directe des États-Unis :
« Il est important que les États-Unis participent à la poursuite des négociations et à la recherche d’une solution », a insisté Berlin, rappelant que les grandes avancées du passé avaient été rendues possibles par la participation active de Washington.
🇮🇷 Iran : ouverture diplomatique, mais ligne rouge sur la défense
De son côté, l’Iran a réaffirmé son attachement au droit international, tout en mettant en garde contre les risques d’effondrement du système onusien :
« Nous devons agir de toute urgence. Sinon, l’ensemble du système de droit international fondé sur l’ONU sera érodé et s’effondrera. »
Téhéran se dit disposé à envisager des options diplomatiques, mais a tracé une ligne rouge claire :
« Nos capacités de défense ne sont pas négociables. Notre programme nucléaire est pacifique et sous le contrôle de l’AIEA. »
Une déclaration qui vise à rassurer l’opinion internationale, tout en défendant farouchement sa souveraineté.
Un fragile espoir de désescalade
Malgré les désaccords profonds, les échanges de Genève ont au moins le mérite d’avoir rétabli un canal de communication structuré. Toutefois, les avancées concrètes dépendront :
de la capacité des Européens à rester unis,
de l’implication future des États-Unis,
et de la réelle volonté iranienne d’accepter des compromis sans renoncer à sa posture stratégique.
La fenêtre diplomatique reste ouverte, mais étroite. Le monde entier observe.
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✍🏽 Rédigé par Timité Lassana pour Sopaiya Magazine
