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Nucléaire iranien : Téhéran se dit prêt à un accord garantissant son engagement non-militaire

Téhéran, 14 juin 2025 – Dans un climat international marqué par des tensions croissantes autour du programme nucléaire iranien et des frappes récentes sur des installations sensibles, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a lancé un signal fort à la communauté internationale. L’Iran se dit désormais prêt à signer un accord garantissant qu’il ne poursuivra pas l’acquisition d’armes nucléaires, à condition que ses droits au développement pacifique de l’énergie nucléaire soient respectés.

🗣️ « Oui à un accord de garanties, non à une négation de nos droits »

S’exprimant devant la presse à Téhéran, Abbas Araghchi a réaffirmé la position officielle de son pays :

« Nous sommes prêts à accepter tout accord visant à empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire. Cependant, si l’objectif de l’accord est de priver l’Iran de ses droits légitimes à l’énergie nucléaire pacifique, alors nous ne sommes pas prêts à l’accepter. »

Cette déclaration nuance les positions iraniennes des dernières années. Elle réaffirme aussi la volonté de l’Iran de se maintenir dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), tout en exigeant que les grandes puissances – notamment les États-Unis – respectent les droits souverains de l’Iran à enrichir l’uranium à des fins civiles.

💥 Méfiance vis-à-vis des États-Unis

Mais la main tendue de Téhéran est accompagnée de sérieuses réserves à l’égard de Washington, que l’Iran accuse indirectement d’hypocrisie diplomatique. Le ministre iranien a exprimé sa méfiance vis-à-vis des démentis américains concernant les frappes mystérieuses et répétées contre les installations nucléaires iraniennes ces dernières semaines.

« Nous ne croyons pas que les États-Unis soient complètement étrangers aux frappes récentes contre nos infrastructures stratégiques, » a déclaré Araghchi, en référence à une série d’explosions sur des sites sensibles en périphérie d’Ispahan et de Natanz.

⚖️ Entre diplomatie et dissuasion

L’annonce du chef de la diplomatie iranienne intervient alors que les tensions militaires montent d’un cran entre l’Iran, Israël, et certains pays occidentaux. Ces derniers soupçonnent Téhéran de chercher à se doter d’un potentiel nucléaire militaire, malgré ses dénégations répétées.

Pour l’Iran, il s’agit de reprendre l’initiative diplomatique après plusieurs mois d’isolement et de représailles. En se déclarant ouvert à un nouveau cadre d’accord, Téhéran tente de désamorcer une nouvelle crise majeure, tout en se réservant le droit de réagir en cas d’attaque.

🔍 Un accord possible, mais sous haute tension

L’appel d’Araghchi pourrait rouvrir la voie à des négociations multilatérales, similaires à celles de l’accord de Vienne de 2015 (JCPOA), aujourd’hui moribond après le retrait américain décidé par Donald Trump en 2018.

Toutefois, pour que ce signal aboutisse à un véritable accord, il faudra que plusieurs conditions soient réunies :

une désescalade militaire réelle dans la région ;

des garanties occidentales de non-ingérence dans le programme nucléaire civil iranien ;

et une volonté claire de dialogue de la part des grandes puissances, y compris Israël et les États du Golfe.

📌 Conclusion : paix fragile sur fond d’équilibre nucléaire

À ce stade, l’ouverture iranienne est perçue comme un message de prudence autant que de défi. Elle vise à éviter une confrontation ouverte tout en conservant un levier stratégique majeur. Mais dans un contexte où les frappes ciblées, les cyberattaques et les menaces croisées se multiplient, la moindre erreur d’interprétation pourrait faire basculer la région dans une nouvelle phase d’instabilité.

✍️ Timité Lassana
Pour Sopaiya Magazine

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