Rumeur ou Réalité ? – La vérité sur les 120 élèves gendarmes prétendument radiés à Toroguhé

Par – Sopaiya Magazine
📍 Une rumeur qui secoue l’opinion
Depuis plusieurs jours, une information circulant sur les réseaux sociaux affirme que près de 120 élèves gendarmes auraient été radiés de l’École de Gendarmerie de Toroguhé pour avoir été testés positifs à la drogue. Une annonce choc, reprise par de nombreuses pages Facebook et WhatsApp sans vérification. Elle alimente une indignation nationale : “Ainsi va la République”, lit-on dans les commentaires.
Mais derrière cette émotion collective se cache une vérité beaucoup plus nuancée – et bien différente.
🔎 Enquête de terrain : les faits
Après vérification minutieuse auprès de sources officielles et croisées, aucun communiqué, aucune note officielle, ni aucune déclaration de la hiérarchie militaire ne confirme la radiation massive de 120 élèves gendarmes à Toroguhé.
En revanche, un fait avéré mérite d’être rappelé : en septembre 2023, six (6) gendarmes en fonction ont été radiés pour consommation de stupéfiants, lors d’un rassemblement à l’Escadron Mobile de Duékoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Il s’agissait d’un acte isolé, clairement sanctionné par la hiérarchie militaire. Mais à aucun moment, ces cas ne concernaient l’école de Toroguhé, ni une vague aussi massive.
🏫 Toroguhé, symbole de rigueur
L’École de Gendarmerie de Toroguhé, créée pour désengorger celle de Cocody, forme chaque année des centaines de jeunes Ivoiriens dans un cadre strictement militaire, avec un encadrement rigoureux. Les valeurs de discipline, de loyauté et d’exemplarité y sont martelées. Toute déviance, notamment liée aux stupéfiants, y est sévèrement punie.
Dès lors, une radiation de 120 éléments aurait forcément fait l’objet d’un communiqué officiel, voire d’une couverture médiatique nationale. Cela n’a pas été le cas.
💬 Désinformation : l’ombre numérique
Cette affaire illustre encore une fois les dangers de la désinformation virale, très fréquente dans les environnements numériques non régulés. Une simple rumeur, amplifiée par des partages massifs, peut nuire à la réputation d’institutions aussi sensibles que la gendarmerie nationale.
La question mérite donc d’être posée : à qui profite le bruit ? Une telle rumeur, lancée sans preuve, peut viser à décrédibiliser une institution ou semer le doute dans l’opinion publique à l’approche d’échéances politiques ou sociales importantes.
✅ Conclusion : rien de vrai, mais tout un signal
Non, il n’y a pas eu 120 élèves gendarmes radiés à Toroguhé pour usage de drogue. L’information est fausse. Cependant, elle nous invite à réfléchir à deux enjeux majeurs :
🔹 Le besoin de vérification systématique de l’information à l’ère des réseaux sociaux ;
🔹 La nécessité de préserver la rigueur et la transparence au sein des forces de sécurité.
🖊️ En guise de mot de la rédaction
Sopaiya Magazine s’engage pour une presse responsable, qui informe sans déformer. À l’heure où les fausses nouvelles circulent plus vite que les vraies, il nous appartient, journalistes, citoyens et institutions, de rester vigilants.