Tidjane Thiam brise le silence : « On cherche à m’éliminer politiquement »

Dans une déclaration aussi grave que saisissante, Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, affirme être victime d’un véritable acharnement politique orchestré pour l’écarter de la scène nationale. Actuellement en France, l’ex-dirigeant du Crédit Suisse dénonce des manœuvres juridiques et des menaces directes pesant sur sa personne.
« Je suis à l’étranger parce que je n’ai toujours pas reçu mon certificat de nationalité ivoirienne. On m’explique que ma nationalité serait “en sommeil”, un concept totalement inconnu des juristes », déclare-t-il, visiblement choqué par la situation.
Pour Tidjane Thiam, ce flou juridique ne relève pas d’une simple erreur administrative, mais bien d’une stratégie politique délibérée visant à le neutraliser. Il affirme que son propre frère, Augustin Thiam, membre du RHDP, a été mis au courant de menaces explicites formulées par une haute autorité :
« On lui a dit clairement : Si ton frère met le pied en Côte d’Ivoire, il sera arrêté. Je l’arrête immédiatement. »
L’affaire du CNT de 2020, un faux procès ?
Le président du PDCI se voit reprocher une prétendue implication dans le Conseil national de transition (CNT), mis en place par l’opposition lors de la crise électorale de 2020. Pourtant, Tidjane Thiam affirme s’y être opposé par écrit, publiquement, dans un communiqué encore accessible en ligne :
« J’ai rappelé qu’il fallait rester dans la légalité. Malgré cela, on veut m’interroger sur un rôle que je n’ai jamais joué, depuis Paris, alors que je ne suis pas retourné en Côte d’Ivoire depuis vingt ans. »
Un acharnement juridique orchestré ?
Ce que dénonce Tidjane Thiam aujourd’hui dépasse le cadre d’un simple différend politique. Il évoque l’existence d’une équipe de dix juristes mandatés pour fouiller le droit ivoirien dans le but de l’éliminer politiquement. Un zèle juridique qui ne laisse aucun doute sur la volonté de certains cercles de l’écarter coûte que coûte.
« Je ne connais pas le Code de la nationalité ivoirienne par cœur, mais chaque fois que je demande aux juristes s’ils connaissent l’article 48, personne ne lève la main. »
Il interpelle ainsi l’opinion nationale et internationale sur la dérive inquiétante que prend le climat politique en Côte d’Ivoire. L’homme politique, au passé irréprochable sur le plan pénal, martèle :
« Je n’ai jamais commis de crime de ma vie. Ce que je vis est indigne d’un État de droit. Je suis un citoyen ivoirien. »
Une absence prolongée qui interroge
Depuis sa prise de fonction à la tête du PDCI, Tidjane Thiam n’a toujours pas remis les pieds en Côte d’Ivoire. Une situation que certains au sein même du parti dénoncent comme un frein à son leadership. Mais pour l’intéressé, il s’agit avant tout de préserver sa sécurité :
« Je suis en France parce que j’attends un minimum de garanties pour pouvoir exercer mon rôle en toute sérénité. »
Une crise politique latente ?
À quelques mois de la présidentielle de 2025, cette sortie médiatique soulève de nombreuses questions sur la liberté d’expression et d’engagement politique dans le pays. Le cas Thiam, par son ampleur et les personnalités impliquées, pourrait devenir un point de cristallisation des tensions entre opposition et pouvoir.
La Côte d’Ivoire, à la croisée des chemins démocratiques, saura-t-elle offrir des conditions équitables à tous ses fils engagés dans le débat politique ? L’histoire jugera.
✍🏾 Timité Lassana
Sopaiya Magazine