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“Trop c’est Trop !” : Laurent Gbagbo réveille le peuple et défie le pouvoir en place

Par la Rédaction de Sopaiya Magazine

Abidjan, juin 2025 – Dans une lettre ouverte puissante, empreinte d’émotion et de stratégie politique, l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, a lancé un appel retentissant au peuple ivoirien. Le ton est grave, les mots sont pesés, le message est clair : la rupture est engagée. À travers le lancement du mouvement “Trop c’est Trop !”, Gbagbo inaugure une nouvelle phase de confrontation politique avec le régime d’Alassane Ouattara, qu’il accuse d’autoritarisme, d’injustice sociale et de confiscation du pouvoir.

Un constat implacable sur 15 ans de pouvoir

Dès les premières lignes, l’ancien chef d’État plante le décor : “La Côte d’Ivoire traverse une période difficile”. Pour Gbagbo, depuis près de 15 ans, le pays est dirigé par un pouvoir qui a dérivé vers l’autoritarisme, au mépris des aspirations sociales et démocratiques. Il dénonce une pauvreté croissante, une exclusion sociale massive, une montée vertigineuse des inégalités, et surtout, une parole citoyenne étouffée.

Dans un exercice de proximité politique, Laurent Gbagbo affirme avoir écouté les femmes, les jeunes, les sans-emplois, les enseignants, les retraités, les déguerpis – autant de voix qui ne trouvent plus d’écho dans les sphères du pouvoir. “Trop c’est Trop !” devient ainsi le cri de ralliement d’un peuple en détresse, mais résolu à se faire entendre.

Un mouvement citoyen, pas un parti politique

Laurent Gbagbo tient à distinguer “Trop c’est Trop !” d’une initiative partisane. Il précise : “Ce n’est pas un parti politique.” Il s’agit d’un outil transversal, une plateforme d’expression citoyenne, ouverte à toutes les sensibilités sociales et politiques qui partagent le même constat d’urgence démocratique. Il refuse explicitement “les divisions stériles” et appelle à un “rassemblement pacifique”, “au-dessus des calculs politiques”.

L’objectif affiché est ambitieux mais stratégique : fédérer les forces vives de la nation (syndicats, partis politiques, associations, artistes, travailleurs précaires, déguerpis, etc.) autour d’une volonté commune de changement. La plateforme vise à donner au peuple une voix forte et audible, capable de faire valoir ses droits et ses revendications.

Deux revendications majeures : justice sociale et respect constitutionnel

Le mouvement “Trop c’est Trop !” repose sur deux piliers fondamentaux :

  1. Des revendications sociales fortes : lutte contre la cherté de la vie, les déguerpissements sauvages, l’exclusion, la précarité, l’instrumentalisation de la justice, l’emprisonnement des opposants politiques.
  2. Le respect de la Constitution : rejet catégorique de toute tentative de quatrième mandat présidentiel, que Gbagbo considère comme une violation de la loi fondamentale et une menace pour la démocratie ivoirienne.

À travers ces axes, Gbagbo s’inscrit dans une logique de restauration démocratique, face à ce qu’il qualifie de “pouvoir arrogant” et “instrumentalisation des institutions”.

Un appel au peuple contre l’option des armes

Dans un passage fort de la lettre, il oppose deux visions de l’avenir : d’un côté, ceux qui croient au peuple ; de l’autre, ceux qui ne croient qu’aux armes. Gbagbo se range sans ambiguïté du côté des forces civiles et démocratiques : “Le pouvoir doit être au Peuple, par le Peuple, et pour le Peuple.”

C’est là toute la philosophie du mouvement : rejeter la violence, privilégier le rassemblement, faire triompher la justice et la souveraineté populaire. Ce combat, dit-il, dépasse les partis et les ambitions personnelles. Il s’agit d’un combat “pour notre liberté, nos droits, l’avenir de la nation.”

Un positionnement pré-électoral ?

Derrière cette lettre solennelle et ce mouvement transversal, nombreux sont ceux qui y voient une manœuvre stratégique à l’orée de l’élection présidentielle de 2025. Laurent Gbagbo ne déclare pas explicitement sa candidature, mais il se positionne déjà comme la figure centrale de la résistance démocratique, celle qui peut fédérer l’opposition et incarner l’alternative.

Sa signature, apposée au bas de la lettre – “Laurent GBAGBO, Président du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire” – confirme qu’il demeure un acteur majeur de la scène politique ivoirienne. En reprenant la parole de façon aussi directe et déterminée, il reprend aussi l’initiative politique face à un régime qu’il accuse de sclérose autoritaire.

Conclusion : 2025 ne sera pas 2020

En somme, cette lettre ouverte est bien plus qu’un appel à l’unité. Elle constitue un acte de mobilisation politique, un signal fort lancé au régime en place comme aux populations : la résistance s’organise, et cette fois, elle est structurée, non violente, mais intransigeante.

Dans un contexte où les tensions montent à l’approche de l’élection présidentielle, “Trop c’est Trop !” s’affirme comme un cri d’alerte, mais aussi comme une promesse d’espoir pour les Ivoiriens en quête de justice, de dignité et de changement.

L’histoire dira si ce mouvement sera l’étincelle d’un renouveau démocratique ou une manœuvre de plus dans un paysage politique saturé. Une chose est sûre : Laurent Gbagbo n’a pas dit son dernier mot.

timitesopaiyamagazine

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