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Vers une OTAN à 5 % du PIB : l’Alliance acte une montée historique des dépenses militaires à l’horizon 2035

Par Timité Lassana | Sopaiya Magazine

C’est un tournant silencieux mais historique que les pays membres de l’OTAN viennent d’entériner. À l’approche du sommet crucial de La Haye prévu fin juin 2025, l’Alliance atlantique s’est entendue sur un nouvel objectif : pousser les dépenses militaires et sécuritaires à 5 % du Produit Intérieur Brut (PIB) de chaque État membre d’ici à 2035. Une décision sans précédent dans l’histoire contemporaine de l’organisation, justifiée par l’évolution géostratégique mondiale.

🛡️ De 2 % à 5 % : un bond budgétaire spectaculaire

Depuis 2014, les pays de l’OTAN s’étaient engagés à atteindre un minimum de 2 % du PIB consacré à la défense, à la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie. Mais depuis, les menaces se sont multipliées : guerre en Ukraine, tensions en mer de Chine, pression migratoire hybride, cyberattaques massives… Le monde a changé.

Face à ce nouveau contexte, sous la pression insistante des États-Unis — notamment du président Donald Trump, revenu à la Maison Blanche en 2024 —, les membres ont approuvé un objectif bien plus ambitieux : 5 % du PIB alloué à la sécurité globale, dont :

3,5 % pour la défense militaire directe (achats d’armes, salaires, opérations),

1,5 % pour les dépenses connexes (infrastructures critiques, cybersécurité, résilience civile, lutte contre la désinformation, etc.).

🇪🇸 Une exception notable : l’Espagne refuse de suivre

C’est la voix dissonante de cette décision. Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a refusé d’aligner son pays sur cet objectif de 5 %. Lors des négociations, il a affirmé que « la priorité de l’Espagne est la stabilité sociale et économique » et que porter les dépenses militaires à un tel niveau n’était « ni juste ni nécessaire ».

Résultat : Madrid obtient une exemption officielle, et s’engage à maintenir ses dépenses à 2,1 % du PIB, tout en participant à la déclaration finale du sommet. Un compromis politique pour préserver l’unité apparente de l’Alliance.

🧭 Une pression venue de Washington

Cette orientation militaire accrue est largement interprétée comme une réponse à la doctrine défendue par Donald Trump, qui ne cesse de rappeler que « les Européens doivent payer leur part ». L’homme fort de Washington exige que les partenaires de l’OTAN prennent davantage en charge leur propre sécurité, sous peine de voir les États-Unis se désengager stratégiquement.

Avec la Russie toujours offensive en Ukraine, la montée en puissance militaire de la Chine, la défiance de l’Iran, les risques asymétriques en Afrique et la guerre hybride dans le cyberespace, les justifications ne manquent pas.

Et l’Afrique dans tout ça ?

Si les pays africains ne sont pas membres de l’OTAN, les répercussions de cette militarisation globale sont palpables sur le continent : multiplication des bases occidentales, augmentation des dépenses sécuritaires dans les zones de coopération (Sahel, Corne de l’Afrique), et pressions indirectes pour s’aligner stratégiquement sur les nouvelles doctrines occidentales.

Cela pose une question essentielle : à quoi ressemblera le monde de demain, lorsque 5 % du PIB des pays les plus puissants sera injecté dans des industries militaires et de surveillance ? La paix s’obtient-elle uniquement par la force ?

🔻Conclusion

L’OTAN entame un virage historique. En décidant de tripler virtuellement le seuil initial de 2 % du PIB, les membres de l’Alliance affichent une posture de puissance assumée, mais qui pourrait aussi accroître les tensions avec les puissances rivales. Une militarisation globale du XXIe siècle est en marche.

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