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Vladimir Poutine face à la presse mondiale : l’Asie, la guerre, l’OTAN et l’Occident dans le viseur

Par Timité Lassana | Sopaiya Magazine – 19 juin 2025

Le président russe Vladimir Poutine a tenu un discours fleuve et sans langue de bois à l’occasion de sa rencontre avec les dirigeants des principales agences de presse mondiales, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF). Devant un parterre de journalistes triés sur le volet, le dirigeant russe a déroulé sa vision du monde, fustigeant l’hypocrisie de l’Occident tout en vantant les mérites d’un partenariat stratégique avec l’Asie et l’Iran. Une mise au point musclée qui reflète la posture assumée d’une Russie à la fois isolée et conquérante.

🧭 Un monde à rééquilibrer selon Moscou

Poutine a d’emblée posé le cadre : la Russie défend un « ordre mondial équitable », dans lequel les règles du commerce international ne sont plus manipulées selon les conjonctures politiques des grandes puissances. « Nous nous opposons à toute forme de guerre commerciale, de restrictions, etc. », a-t-il martelé, accusant implicitement les États-Unis et leurs alliés d’instrumentaliser les institutions économiques mondiales.

L’Asie au cœur de la stratégie économique russe

Le président russe a réaffirmé l’importance croissante de l’Asie dans les échanges commerciaux de son pays, citant particulièrement les pays de l’Asie du Sud-Est comme des partenaires « extrêmement prometteurs ». À ceux qui évoquent un « pivot stratégique vers l’Est », Poutine répond que cette orientation est « naturelle » et qu’elle a débuté dès les années 1990, notamment à travers le renforcement des liens avec la Chine.

Selon lui, la coopération sino-russe est aujourd’hui à un niveau sans précédent. Il a annoncé des projets conjoints et des investissements croisés d’une valeur totale de 200 milliards de dollars. Parmi ces projets, figure notamment le développement d’un hélicoptère lourd, domaine dans lequel la Russie se considère comme le leader mondial. « L’ONU utilise nos hélicoptères. Aucun autre pays ne fabrique ce type d’appareil. »

🤝 Chine, Iran, et haute technologie

Sur le plan militaire et technologique, Moscou entend aller plus loin dans son rapprochement avec Pékin. « Nos amis chinois ne veulent pas seulement acheter, ils veulent des échanges de technologies. Nous sommes prêts », a-t-il déclaré, révélant ainsi l’existence d’un axe de coopération militaro-technique stratégique.

L’Iran aussi occupe une place de choix dans la diplomatie poutinienne. Malgré « la complexité des processus politiques internes » de la République islamique, Poutine observe une société qui se « consolide autour de ses dirigeants ». Et surtout, il insiste : « La confiance entre nos pays est très élevée. »

Ukraine, Crimée et le narratif occidental

Vladimir Poutine est également revenu sur le point de rupture entre Moscou et l’Occident. Pour lui, la crise ne date pas de 2014, date de l’annexion de la Crimée par la Russie, mais du « coup d’État en Ukraine soutenu par l’Occident ». Il accuse les puissances occidentales d’avoir violé les équilibres issus de la Seconde Guerre mondiale, notamment après l’effondrement de l’Union soviétique.

« Depuis la chute de l’URSS, les vainqueurs de 1945 ont commencé à réécrire toutes les règles », a-t-il fustigé, en référence au système international façonné par les États-Unis et leurs alliés.

OTAN : entre indifférence et défiance

Poutine a minimisé la menace que représente, selon certains analystes, le réarmement de l’OTAN. Il affirme que la Russie est « autosuffisante pour assurer sa propre sécurité ». Pour lui, les hausses de budgets militaires à 5 % du PIB dans les pays membres de l’OTAN relèvent de l’absurdité. « Quoi que fasse l’OTAN, nous réprimerons toutes les menaces. Cela ne fait aucun doute. »

🧨 Une menace russe « imaginaire », selon Moscou

Enfin, le président russe a dénoncé ce qu’il appelle une « mythologie de la menace russe » entretenue par les élites occidentales. Depuis des siècles, dit-il, ces dernières utilisent la peur de la Russie pour justifier leurs propres erreurs économiques, détourner l’attention des citoyens et obtenir des budgets colossaux en défense. « La menace de l’Est est leur bouc émissaire préféré. »

Un message pour le monde, mais aussi pour l’intérieur

Cette intervention très politique s’inscrit à la fois dans une volonté de projection à l’international et dans une logique de mobilisation interne. Alors que la Russie continue de faire face aux sanctions, à l’isolement diplomatique occidental et aux tensions liées à la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine entend montrer que son pays n’est ni à genoux, ni seul.

Loin d’un aveu de faiblesse, son discours affirme une posture offensive, déterminée à proposer une alternative à la domination occidentale et à renforcer les alliances géoéconomiques en Eurasie.

✍️ Par Timité Lassana

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