Zoumana Bakayoko : Dernier hommage à un serviteur de l’État, une figure d’équilibre s’en va

Par la rédaction de Sopaiya Magazine
Jeudi 12 juin 2025 – Ivosep Treichville, Abidjan.
Dans une salle envahie par le silence pesant du deuil, les cœurs serrés et les regards embués de larmes, les proches, collègues, amis et anonymes se sont réunis pour dire adieu à l’honorable Zoumana Bakayoko, ancien député de la Nation et figure éminente de la vie politique ivoirienne. Ce jour-là, l’enceinte d’Ivosep Treichville s’est transformée en un temple de la mémoire collective, rendant hommage à une vie consacrée à la République, au dialogue et à la dignité.
🏛️ Une carrière enracinée dans le service public
Zoumana Bakayoko n’était pas un homme de l’ombre. Il était de ceux dont la présence discrète est pourtant profondément ressentie. Né à Séguéla, dans la région du Worodougou, il grandit dans une famille attachée aux valeurs du respect, du travail et de la solidarité communautaire. Formé dans les écoles de la République, il gravit les échelons de l’administration avant de se tourner vers la politique, non par ambition personnelle, mais par vocation.
Engagé très tôt dans les mouvements progressistes, il se distingue par son tempérament posé, sa capacité d’écoute et son refus des postures clivantes. Député de la République pendant plusieurs mandats, il aura marqué l’hémicycle par son attachement indéfectible aux principes démocratiques et sa fidélité à l’intérêt général, dans un contexte politique souvent agité.
« Il ne levait la voix que pour appeler au calme », confie un ancien collègue parlementaire.
« Il savait que la vraie force réside dans la mesure. »
🕯️ Une cérémonie empreinte de recueillement et de respect
La levée de corps de ce jeudi 12 juin a rassemblé une foule dense et digne. Des membres du gouvernement, des députés, des représentants de partis politiques, des chefs coutumiers et religieux ainsi que des citoyens ordinaires ont convergé vers Ivosep pour honorer sa mémoire. Parmi les personnalités présentes figuraient des ministres en exercice, d’anciens hauts fonctionnaires, et des leaders de toutes obédiences politiques — signe fort de l’estime transpartisane dont il jouissait.
Le cercueil, recouvert du drapeau national, a été placé au centre de la salle, sous une lumière douce. Les discours se sont succédé, sobres mais poignants. Tous saluaient un homme d’État au sens noble du terme, un « sage » dont l’équilibre et la prudence manqueront à la vie politique ivoirienne.
📜 Héritage d’un homme d’équilibre
Ce que l’on retiendra de Zoumana Bakayoko, ce ne sont pas les éclats, les coups d’éclat ou les querelles partisanes. C’est sa constance morale, son refus du populisme, et son art du consensus utile.
Dans un contexte national souvent tendu, où les lignes politiques sont devenues des champs de bataille, Bakayoko était de ceux qui tendent la main sans renier leurs convictions. Il appartenait à cette génération d’hommes politiques pour qui servir signifiait parfois s’effacer, pour que triomphent l’harmonie et l’intérêt commun.
Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, nombreux sont ceux qui témoignent encore aujourd’hui de sa disponibilité, de son humilité, de sa capacité à fédérer sans bruit.
📍 Un dernier voyage vers Séguéla, sa terre natale
L’inhumation de l’honorable Bakayoko aura lieu ce vendredi 13 juin à Séguéla, sa ville natale. Une délégation officielle l’accompagnera jusqu’à sa dernière demeure. Là-bas, la population se prépare à l’accueillir avec ferveur. Séguéla, symbole de son enracinement, lui rendra l’hommage ultime — celui d’un peuple à l’un de ses plus illustres fils.
Des veillées de prière, des témoignages, des lectures du Coran et des chants traditionnels seront organisés, mêlant coutume et foi dans un adieu à la fois digne, sobre et profondément ivoirien.
⚫ Une perte pour la nation
La disparition de Zoumana Bakayoko survient à un moment charnière pour la Côte d’Ivoire, où les enjeux de réconciliation nationale et de justice sociale sont au cœur du débat public. En ce sens, la perte d’un homme de dialogue, d’équité et de pondération est ressentie comme un vide immense, non seulement dans sa région, mais dans tout le pays.
« Son silence aujourd’hui est assourdissant », dira un proche à la sortie de la cérémonie.
« C’est une conscience que nous perdons. »
🌿 Souvenir d’un homme juste
À l’heure où la mémoire nationale retient ses figures exemplaires, Zoumana Bakayoko s’inscrit dans cette lignée d’hommes dont la vie fut entièrement dédiée à la collectivité. Ni héros de pacotille, ni tribun excessif, il fut un homme juste, profondément humain, que la République aurait tort d’oublier.
Que la terre de Séguéla, sa terre d’origine, lui soit légère.
Que son souvenir nous inspire.
Adieu, honorable.